samedi 24 février 2007

Un matelas à Puerto Varas

Après avoir erré quelques jours à Villarica à la recherche d'infos pour grimper le volcan (toujours en activité) et pour accéder aux nombreuses sources chaudes du coin, on se rend compte que les tarifs sont élevés, la région est très touristique. D'ailleurs, on a eu de la chance de trouver de la place dans un camping.... Nous profitons de la ville et du lac (bonne baignade) et decidons de descendre plus au sud, nous repasserons à Villarica sur le chemin du retour, lorsque l'inflation créée par le tourisme se sera un peu calmée... D'autant qu'il nous faut profiter de la belle saison pour traverser la patagonie avant qu'il fasse trop froid.
Donc direction Puerto Varas, 300km plus bas, où nous avons une adresse, grâce à la Coco. Accueil toujours aussi chaleureux par Pablo le biocomíco (en réalité biochimiste) et Violeta la nutricionísta, notre première "prof d'espagnol". Elle prend soin de corriger nos nombreuses fautes et d'enrichir notre vocabulaire, et en retour, Vincent s'efforce de reconstruire un nouveau parlé et face à ça, elle biasse les bras à de nombreuses reprises. Pablo s'occupe de la partie moins littéraire: lui, c'est plutot des huevon (=couillon) et amermelado (=ramolli du cerveau) à tour de bras. Huevon s'emploie par tout le monde et en toute situation; ca se décline aussi en verbe, très pratique d'utilisation et à utiliser sans modération... Après 2 jours passés avec eux, on laisse quelques affaires chez eux et partons plus légers à Ensenada à 40 bornes, dans le but de découvrir le parc national Vincent Perez Rosales et le volcan Ossorno. Une fois sur place, nous mettons en place une organisation du tonnerre en recherchant les tarifs les plus intéressants (on n'est pas nés de la dernière pluie!!). Un plan location de bicyclette nous parait bien approprié pour visiter les alentours et surtout monter le volcan... Ultra-motivés par ce challenge (30 bornes aller-retour!!), on est debout à 8h, et c'est déjà un exploit, on se pointe pour choper les vélos et là, cataclysme pour notre mental de fer, une fine pluie et des nuages par milliards nous encerclent. Espérant naïvement une amélioration du temps, nous engageons une phase d'attente qui se soldera 1h et demi plus tard par un "il fera pas beau jusqu'à ce we". Ultra-navrés, on repart sous la pluie sur la route du camping mais très vite, on reprend le dessus sur Mère Nature et, prêts à combattre vents et marées pour accrocher ce volcan à notre palmarès, nous décidons de tenter l'ascension en stop. Ca s'enclenche difficilement: quelques heures d'attente pour se retrouver 6km plus haut; le sommet est encore loin, et pourtant si proche si une des rares voitures voulait bien s'arrêter pour nous prendre.... Le combat face à Mère Nature se solde par un échec: on rebrousse chemin à pied jusqu'au camping, toujours sous la pluie.....
Deuxième tentative de grimpette échouée, retour à Puerto Varas plus tôt que prévu, le 14.02 chez Pablo et Violeta (avaient-ils prévu quelque chose pour la St Valentin?). Heureusement, ils nous avaient proposé un plan B pour le WE: on part tous les 4 au parc national Alerce Andino. Départ après le boulot, en speed pour ne pas louper le dernier bus car pour atteindre l'entrée du parc depuis la route, il y a 6km à pied. Malgré notre rythme soutenu digne des plus grands marathoniens tels Clémence & Rémy, nous atteignons le parc à la tombée de la nuit. Il est fermé et le camping est à 2,5km derrière la barrière. Qu'importe!, nous, on n'est pas de la famille Guillot, on n'a peur de rien, on fonce. Au matin, départ pour une longue journée de marche vers les lacs Chaiquenes et Triangulo, à travers une jungle touffue, points de vues magnifiques, cascades, et personne d'autre que nous... Purement et simplement une bonne journée en plein air, sans trop de soleil mais bien agréable quand même.
Retour à la civillisation le dimanche, après les 8 bornes dans l'autre sens. 2 bus bondés nous passent sous le nez mais ça fait qu'une heure qu'on attend, pas de quoi s'énerver. Pour mettre toutes les chances de notre coté, on se pose sagement à un arrêt de bus. Quand un 3è bus s'arrête pour embarquer la dizaine de personnes qui attendent 150mêtres plus bas en plein milieu d'un pont, on y croit enfin. Les sacs sur le dos, prêts à monter, on regarde, incrédules, le bus nous passer devant et s'arrêter, 200 mêtres après nous, prendre 2 femmes qui attendent sur le bord de la route! 2h qu'on poireaute et un 4è bus qui nous snobe... Ya un peu d'énervement dans l'air.. Mais ça ne dure pas et fait carrément place au désespoir au bout de 3h et 6 bus.... Pablo et Violeta commencent à se demander s'ils vont pouvoir aller bosser lundi matin... En fait, le stop s'avère plus efficace: en 2 voitures, nous voilà à Puerto Montt.

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