mardi 4 septembre 2007

hiver chilote

Ingrats! Devez vous penser. Pas une seule ligne depuis le 3 mai, vous n'avez eu la suite que vous attendiez tant... On vous sent un peu déprimés mais de lire ces lignes ca vous redonne la patate, n'est-ce pas? On ne vous fait pas languir plus longtemps...
On a bien poireauté une dizaine de jours avant que le responsable de projet (nous l'apellerons Munz pour garder l'anonymat) nous contacte mais a partir de là, l'expérience Williche débute. Je prends le bus tous les matins, une heure de trajet (!) pour prendre mes repères au centre de santé Mapu Ñuke, qui en langue Williche, correspond à Mère Nature ou Terre Mère, ca vous plante le décor. Concept au coeur de la culture Williche, la Terre Mère et nourricière est présente partout, ya qu'a ouvrir les yeux, la clinique est plantée au beau beau milieu d'une coline et entourée derrière par la foret native et devant par la mer intérieure qui sépare la grande ile de Chiloé du continent.

Là bas, je commence mes investigations, en collaboration avec Rosa, qui est lawentuchefe; elle soigne grace aux plantes et au savoirs que lui ont transmis les anciens. Les relations sont à ce moment là pas toujours évidentes; hormis la langue et la culture qui me facilitent pas la tache, je crois surtout que l'équipe se demande vraiment ce que je viens fouiner par là.

En résumé, les premiers temps à Chiloé ne sont pas des plus excitants, d'autant plus que là nous nous créchons, dans notre petit confort avec vue sur mer, on est assez isolés. Heureusement, les citadins de Concé ont eu envie de prendre l'air et de nous rendre visite. Ceux de Puerto Varas (Pablo y Violeta) aussi, ce qui nous vaut quelques excursions au parc national coté Pacifique. Désertée en cette période, la plage et les sentiers nous appartiennent.










De plus, les Strika, la famille qui nous avait hébergés lors de notre premier passage et qui nous a refilé le plan clinique, nous filent rencard casi tous les we pour se taper tous ensemble des gueuletons qu'on est pas près d'oublier. Ils nous ont bien rempli la panse et on a toujours su se comporter en dignes invités, d'autant qu'ils sont vraiment peinards et pas contraignants.... On vous laisse les découvrir en exclu, sous tous les angles.




Du 16 au 24 juin, nous sommes à Buenos Aires (et comme nous savons qu'il y a des incultes parmi vous, nous précisons que c'est en Argentine), cause qu'il faut renouveller la paperasse sans quoi nous deviendrions des clandestins dangereux. Sur place, on est foudroyés, d'abord par

la ville, c'est qu'on n'était plus habitués dans notre archipel, et ensuite par une belle gastro pour moi dont je peux, sans me vanter, classer dans mon top3; et par une bonne grosse gripe pour le vynyie. Et evidemment, en décalé, ce qui nous cloue a l'hotel pendant 4j. A nos heures les plus vigoureuses, on arrive quand même à vadrouiller en ville et dans les quartiers, entre les Tshirts de football, surtout de Maradonna.


En bons touristes, on se pointe dans le caminito, LE quartier bohème du coin, c'est blindés de peintres de touristes, et même de magasins, que ce serait écrit « attrapes couillons » sur la devanture que ce ferait le même effet.... San Telmo est bien plus agréable, avec ses antiquaires qui peuvent te refourguer n'importe quelle vieillerie, les terrasses ensoleillées et même, là, ca va vous en boucher un coin, la plus petite maison du monde!!! Ah, ah!! ca vous la coupe, hein!!! On ne part pas sans avoir commandé la fameuse par illa argentine, qui en fait est un assortiment de bidoche, dont une forte proportion de foie, reins et de morceaux blancs, un tantinet gélatineux, genre cartilage mais en plus mou, je ne veux pas savoir d'ou ca vient, mais ca ressemblerait bien à la peau de l'intestin, vous savez, le transit intestinal.... Pour mon premier repas post gastro, ca m'a retourné les tripes.
On trouve le moyen de louper le vol de retour.... Faut casquer un autre billet et attendre le prochain avion. C'est la loose, d'autant que Vincent est très pressé de retourner à Concé, pour enfin concrétiser sa nouvelle obnubilation. Lui qui voulait se faire tatouer en a enfin l'occasion puisque j'ai puisé dans toutes mes ressources pour lui dégotter LE tampon parfait, made in JessX. Ceux qui le connaissent savent que je ne pouvais pas me tromper en faisant appel à lui, et ceux qui ne le connaissent pas vont s'en rendre compte immédiatement:



Escale a Conce se taper les réjouissances puis on retrouve notre ile, mais pas la cabaña, puisqu'on l'avait désertée avant de partir. On renquille cette fois dans un hostal ou on trouve une petite piaule bein moins chère, et dans le centre, bien pratique pour rencontrer des voyageurs de passage avec qui on peut aller trinquer un coup. Ca nous sort de notre torpeur, d'un coup, on se met a avoir une vie sociale. On va toujours aussi souvent se gaver chez les Strika et le taf à la clinique prend une autre tournure. A force de persévérance, les langues se délient et les relations se font plus amicales. Dans le même temps, Vincent se dérouille et propose un projet photo en relation avec la culture Williche et la lutte térritoriale, un de leur problème majeur. Historiquement, les populations indigènes qui se trouvaient sur le territoire conquis se sont fait expropriés leurs terres, ca remonte, mais c'est toujours d'actualité, et aujourd'hui, ils tentent de les récupérer et par la même occasion, de renouer avec la culture ancestrale et les traditions, car, si vous avez bien pigé le concept de la Mapu Ñuke, vous comprenez que la terre et les territoires sont indispensables à l'harmonie des communautés et des individus. C'est la base de leur cosmovision: le centre de l'univers est la Mapu Ñuke et les liens qui les unissent à elle sont extremement forts, d'elle découle tous les savoirs ancestraux et toutes les ressources qui permettent au Williche de vivre. Si les terres sont dégradées, l'harmonie est brisée, les conflits et le chaos apparaissent. Ca, c'est ce qu'on trouve dans les bouquins. En réalité, cela se traduit par un éclatement des communautés qui se retrouvent isolées, géographiquement d'abord, vu qu'elles se sont retrouvées mises à l'écart, sur des petits bouts de parcelles qu'on a bien voulu leur laisser, loin de l'axe principal de l'ile. Pour y accéder, faut enfiler les bottes faute de goudron et aimer marcher, ou alors dégotter un cheval, ou alors posséder un bon véhicule, ce qui n'est pas vraiment répandu chez eux (heureusement, nous, on a le Galactica). Les gamins se tapent facilement 30 minutes de marche pour aller à l'école, quel que soit le temps.... Socialement ensuite, les communautés et les familles se sont désolidarisées, ben évidemment, quand ya plus assez de terres pour subvenir aux besoins, faut bien aller à la ville chercher un travail. Ici, ils donnent surtout dans l'elevage de saumon, donc au choix, c'est surveillance des bassins la nuit, maintenance des bassins dans l'eau jusqu'à la taille ou le tri des poisson à la chaine. Du coup, les enfants partent, laissant les anciens seuls, et ne bénéficient pas de leurs savoirs et de leur connaissance, qui se transmettent traditionnellement par oral; ils coupent peu à peu le cordon qui les relient à leur culture et se laissent absorber par le système occidental. De même pour les jeunes qui doivent suivre la scolarité obligatoire au collège, ils doivent rejoindre la ville et l'internat car dans les communautés, ya pas de collège. Et bien sur, l'internat a un cout, donc on en revient toujours au même point, les parents ont le choix soit de dégotter un sale boulot mal payé soit de laisser tomber leurs terres pour se rapprocher de la ville. Culturellement, c'est la déroute car le compromis qui leur permettrait de conserver leur culture propre tout en étant intégrés dans le système qui leur a été imposé n'a pas encore été trouvé. D'ailleurs, on dirait que ca n'intéresse qu'eux. D'un coté, ils sont citoyens chiliens et obeissent aux mêmes règles que les autres et de l'autre, ils sont un peuple qui refuse d'oublier son identité; on leur demande de s'adapter. Rosa nous raconte q ue, quand elle était encore gamine, les marmots se faisaient taper s'ils parlaient la langue Williche, et la répression fonctionna si bien qu'aujourd'hui, c'est quasi une langue morte, sauf qu'on l'apprend pas à l'école comme le bon vieux latin. Faut savoir s'adapter!!! D'autant plus que, c'est utile de le préciser, le racisme existe ici aussi, oui oui, partout dans le monde, des qu'il yen a un qu'a la peau un peu plus bronzée que les autres...... Car les Williches ont la peau bien tannée, et les cheveux bien noirs, bien raides. Et ils se mobilisent.


Tout d'abord, ils ont reconstitué la hiérarchie traditionnelle et reformé les liens communautaires. Les communautés désireuses de se lancer dans la lutte contre l'oubli ont à leur tête un lonko, un homme choisi pour ses qualités d'écoute, de générosité, de sagesse et d'orateur. Tous ces lonkos (une quinzaine) appartiennent au Consejo de Caciques, « présidé » par le lonko mayor, institution traditionnelle qui oeuvre dans tous les domaines pour mener la lutte à bien et garantir le bien être des communautaires. Territoire, enseignement, médecine, patrimoine, ils ne choment pas. Pour en revenir aux problèmes de territo ires et pour vous donner un apercu de l'ampleur de la tache, nous signalons qu'au sud de l'ile, existe un territoire vierge représentant quasi un tiers de la superficie, qui appartient à Piñera, un richeman en puissance, adversaire de la Bachelet aux dernières élections présidentielles, qui contrôle la première chaine de télé nationale et la compagnie aérienne LAN Chile . Juste pour vous faire entr-apercevoir le désequilibre du combat.


Heureusement, le Consejo a des ressources, dont Munz, conseiller de premier ordre et investi à 400%. Nous avons eu là une putain de chance de le rencontrer. Car en plus d'être un Williche combatif, il est aussi anthropologue. Pour nous, il fut d'une aide précieuse pour comprendre les rouages de ce qui se trame ici et faire le lien entre nos deux cultures. On en a passé du temps dans son bureau, chez lui, à des heures avancées de la nuit car la journée, il est trop occupé. Sa femme et ses soeurs baignent aussi dans le jus de la lutte, elle est avocate et propose ses services aux communautés sur les thèmes juridiques. Elle part d'ailleurs se spécialiser dans le droit indigène prochainement.
Voilà en gros le contexte dans lequel on bosse.

On participe aux rondes médicales dans les communautés, j'arpente le bois avec Rosa qui me transmet certains de ses savoirs, Vincent s'incruste au Consejo de Caciques, part en excursion dans les communautés avec son objectif, tel est notre quotidien. Au début, on leur a un peu forcé la main mais au fur et à mesure, certains deviennent des amis et nous invitent à passer quelques jours dans leur chez-eux, sur l'ile Kailin, tout au sud, loin....
Nous y debarquons, territoires vierges, quelques maisons, la Nature en sourdine; seuls les innombrables déchets déposés par la marée sur la plage nous rappelle qu'on n'est pas si loin.... Chez Rosa et Raul, on vit des jours tranquilles, au rythme des travaux quotidiens et du maté, ce breuvage riche en caféine qu'on prend à l'aide d'une paille qui passe de bouche en bouche, tous réunis autour de la cocina, poele à bois géant qui sert de cuisinière et de radiateur. Si on tente de traduire littéralement le nom donné aux banquettes qui entoure la cocina, ca pourrait donner: objet servant à flegmer. C'est tout à fait dans cette ambiance qu'on se trouve, c'est pas vraiment la flegme telle qu'on la connait chez nous, car faut faire cuire le pain, donner à manger aux cochons, donner le biberon au petit agneau dont la mère s'est fait bouffée par un chien, couper le bois pour le poele, éplucher les patates.... Mais l'ambiance est flegmeuse dans le sens où on est posés là, à partager le maté et à discuter, tranquillement, et si yen a un qui veut siester, les pieux sont à coté. Quand le soleil tombe, faut allumer le moteur électrogène qui fournit l'electricité à 8 maisons du coin, jusqu'à 11h-minuit.





A la suite de ca, ils nous ont conduit chez le lonko mayor, le chef des chefs, Don Armando qui vit à une demie heure à pied. Pas de bol, lui et sa femme Nuvia n'étaient pas informés de notre venue et on arrive au mauvais moment: c'est le jour de la ronde médicale et Don Armando qui est aussi auxiliare médical a beaucoup de taf, un médecin passe sur l'ile 1 à 2 fois par mois donc tous ceux qui ont besoin d'une consultation se rappliquent ce jour-là. Et comme la Nuvia tient un micro commerce (4 étagères) avec le strict minimum (nouilles, riz, huile, lait en poudre, clopes, biscuits..), chacun passe se ravitailler entre la consult et le retour at home, jusqu'à deux heures de marche ou, le plus souvent, à cheval. Nous, on voit défiler une tripotée de gens dans la maison qui viennent aussi prendre et donner des nouvelles, partager un maté.... Notre présence n'a l'air d'étonner personne et beaucoup se laissent photografier sans broncher. Nous passons 1 nuit ou 2 là-bas et il nous faut rentrer sur la grande ile (buta huapi en williche), amis avant ca, Nuvia insiste pour qu'on revienne quand elle aura le temps de s'occuper de nous. Rendez vous est pris et 3 semaines plus tard, nous voilà de retour, j'ai envie de dire à la maison car on fait presque partie du décor. Cette fois, la chance est avec nous: le temps est découvert et pour la première fois, on découvre la Cordillière entière, de l'autre coté de la mer, sur le continent. C'est énorme et pour profiter au maximum des merveilles de la nature, on se lève tôt pour assister à l'apparition du soleil derrière les sommets enneigés.

Cette fois encore, on rencontre pas mal de monde, notamment à l'occasion du curanto, cette spécialité culinaire ultra-typique. Primero, après le lever du soleil, on prend les paniers sous le bras pour aller tater du fruit de mer, il est 9h. Près de la plage, on creuse un large trou où les pierres qui serviront à cuire les coquillages sont chauffées au rouge. Pendant ce temps, la Nuvia prépare les chapalélés, galettes de patates (on vous a dit qu'il existait plus d'une centaine de variétés de patates à Chiloé?) et découpe le poulet. Vers midi, on redescend à la plage, les kilos de moules et d'almejas sont déversés sur les pierres brulantes, puis la bidoche de poulet et saucisses, enfin les patates (lesquelles sont violettes et roses, de forme allongée, ca ressemble étrangement à une saucisse). Tout le monde s'active autour du trou pour tout recouvrir de larges feuilles de nalca. Les chapalélés sont posés sur cette première couche végétale et une seconde est poséee par-dessus. Enfin, terre et pelouse servent de couvercle pour hermétiser la marmite géante, il est 13h. 1h30 plus tard, ca parit enfin prêt, tout est retiré et chacun se rue autour du trou picorer jusqu'à plus faim. La thermos de chica (bière artisanale) passe de main en main; et une fois de plus, on s'en met plein le bide..... Après ca, vers 16h, la montée qui nous ramène à la maison ne nous a jamais paru aussi longue.













Chaque jour, nous mangeons les délices offerts par la Mapu Ñuke: patates, beignets d'escargots de mer, crabes, poissons fraichement pechés, oeufs de poule et la poule qui va avec.... Un vrai festin et comme on se sent bien et qu'on se marre bien avec eux et qu'ils nous le proposent, on rallonge de 2j le séjour chez Don Armando et Doña Nuvia. On en apprend encore un peu plus sur la culture williche et quand on part de Kailin, petit pincement au coeur, ca a été tellement bon, la Nuvia en a la larme à l'oeil....
Nous voilà aujourd'hui revenus sur Concepcion, après avoir fait nos aux revoirs aux chilotes, une impression toute drôle... Ici aussi, l'heure est aux au-revoirs: Vadim part en république tchèque pour 1an et Fernanda et sa nouvelle petite famille repart en Indonésie.... Et nous, dans le courant de la semaine, rejoindre Clem et Tomas a Arequipa.

jeudi 3 mai 2007

Galactica story

Départ précipité du SUD, à quelques pas de la terre de feu, nous avalons en quelques heures les 2700 km que nous avons mis 2 mois à parcourir. A travers le hublot, nous survolons glaciers et volcans qui paraissent minuscules à présent. Un poil de nostalgie s'est déjà installé en nous à l'idée de couper court à cette vie de vagabondage, mais de retour à Concé, nous retrouvons les bonnes têtes de nos comparses J.B et Charlotte et des électrons libres de la communauté Maipu qui gravitent autour d'eux.











On vous laisse juger celui des deux qui a l'air le plus benet. Nous ne prendrons aucun parti.






Et puis nous avons un autre projet en tête: acheter une camionette, afin de s'affranchir du manque de liberté imposé par le voyage en bus, des aléas (pas toujours détestables cela dit) du stop et des contraintes liées à la recherche de camping ou d'auberge réitérée à chaque nouvelle étape. Un petit tour à Santiago s'impose donc. La capitale et ses 4.7 millions d'habitants sont en effervescence: le remaniement totale et brutal du réseau de bus provoque le chaos dans le rues. Là où, il y a encore à peine quelques jours, les usagers pouvaient arrêter d'un signe de la main n'importe quel bus à n'importe quel endroit, monter dedans, payer leur trajet et se faire déposer là où ils le souhaitaient, nous observons à présent des files d'attente interminables d'usagers faisant grise mine, leur nouvelle carte d'abonné à la main ou autour du cou. Du jour au lendemain, des lignes ont été supprimées, le nombre de bus restreint, des arrêts ont été définis et un nouveau mode de paiement a été instauré, calqué sur un modèle occidental. Du coup, le métro est saturé, seuls les chauffeurs de taxi y trouvent leur compte. Les étudiants organisent des manifestations réprimées à coup de lance d'eau et de bombe lacrymo, les magasins ont tiré leur rideau de fer, les quidam qui ont eu la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment s'essuient encore les yeux et se mouchent bruyamment. Spectacle tragi-comique...
A quelques quadras des grosses artères bouillonnantes, les joueurs se disputent l'échiquier sous le square de la place des armes. Le musée d'art pré colombien retrace 4500 ans de culture indigène et regorge de trésors venus d'un autre temps. Entre traditionnels et divers plats, bracelets, petits vases, grands vases, on circule entre momies, statues de bois ou de pierre géantes, témoins de croyances et de rites mystérieux, de l'art de la médecine, de la guerre, de la religion... L'exposition temporaire est consacrée aux chapeaux et aux coiffes de ces cultures: montre moi ton chapeau et je te dirai qui tu es...
Pendant nos balades dans les marchés bouiboui qui vendent de tout à n'importe quoi en passant par l'inutile et dans le quartier bohème, nous faisons halte dans l'obscurité d'une salle de cinéma où nous nous plongeons le temps d'un documentaire dans le voyage délirant des sonic youth et de nirvana en tournée en Europe.

Il est temps de passer aux choses sérieuses et de dénicher notre futur chateau ambulant.
Il est là, tapi dans un petit garage de la banlieue sud.


On vous passe les détails de négociations, de paiements et de notaire pour enregistrer la transaction.



Nous voilà au volant du Galactica, vaisseau intersideral, direction Concepcion.



Le bus met 6h30 a effectuer le trajet, nous on mise plutôt sur 8 heures. C'est sans compter la pause forcée de 2 heures à une station d'autoroute, attendant patiemment que l'engin veuille bien redémarrer. On se voyait déjà obligés de passer notre première nuit sur le parking de la station. L'incident se réitère quelques jours plus tard quand nous décidons de partir sur la côte avec toute la communauté de Maipu:

De gauche à droite: Coco chef de la tribu, Isaul fils premier surnommé spider man et sa copine Paula, Marie, Charlotte et JB, manquent Tahia fille deuxième et Vadim dernier né, ainsi que Neils et Caty.


Heureusement le chilien ne te laisse pas tomber et voilà vincent et JB partis faire le tour de Tomé, le Galactica accroché à une voiture pour tenter de la faire démarrer. Sueurs froides: on n'a pas encore d'assurance et vincent était à deux doigts de défoncer l'arrière du véhicule de notre généreux bienfaiteur! Mission réussie, nous pouvons décoller et profiter du littoral, escalade pour Isaul, JB et Vincent, nouvelle montée d'adrénaline.



















Retour sans incident. Et pourtant, au fil des jours qui passent, le Galactica nous donne du fil à retordre. Nous avons un mal fou à obtenir les documents nécessaires pour conduire en toute légalité, formalités administratives qui jouent avec nos nerfs, c'est à croire que rien ne peut être simple. L'ancien propriétaire ne s'est pas acquitté d'une amende de 500 francs et pour faire une déclaration de décharge, il faut retourner à Santiago, ce qui reviendrait quasi aussi cher. Donc, renseignement pris auprès de Félipé, ami avocat de JB et Charlotte, la seule solution pour faire avancer la paperasse est de payer cette foutue amende. Entre le papier jaune qu'on n'a pas et le notaire qui n'aurait pas écrit la phrase absoluement indispensable au dos de la compraventa, on arrive tant bien que mal, grâce au soutient de Félipé, à se faire entendre auprès de la bureaucratie qui nous délivre enfin les précieux documents. Libérés de ce poids, on propose à JB et Charlotte de mettre le Galactica à contribution pour leur déménagement. Ils partent enfler la Maipu communauté et s'installe dans une maison. Au jour dit tout le monde est sur le qui-vive, JB et Charlotte ont descendu tout leur carton et n'attendent plus que le Galactica pour charger, qui lui est resté bloqué à Maipu, pas moyen de le démarrer! Décision prise de l'envoyer au mécano, JB et Charlotte ont heureusement un planB. 2-3 pièces sont changées, il repart bien, le moral est au beau fixe, nous entamons un aller retour pour assurer le transfert de matelas, et là, il nous lache de nouveau, sur l'avenue O'Higgins, le boulevard Foch d'Angers, à 19h30, là où la circulation est intense et la nuit déjà tombée, sous la pluie. Même en imaginant le pire, ce scénario est au-delà de toutes nos espérances. Nos vaillants JB et Vincent, les chevilles dans la flotte, poussant le mastodonte, se faisant klaxonner à tout va, s'est souviendront. Second séjour prolongé chez le mécano qui remt le combi sur pieds. Nous l'installons dans l'allée de chez Coco et travaillons d'arrache pied pendant 2 semaines pour rendre l'intérieur habitable. Grand ménage pour faire disparaitre la couche de crasse qui tapisse les murs, isolation climatique avec de la mousse, passage en mode coloré, étalement d'une moquette moelleuse, construction d'un sommier pliable et solide, construction et installation de rangement, installation d'un matelas pliable commandé sur mesure, pose de rideaux, achat d'une lampe et d'une glacière.


































Crémaillère intimiste avec le clan Maipu pour les remercier de leur accueil (les pauses café chez la coco en plein travail de mosaique), de leur aide (Neils t'as pas une clé de 12? Paula t'as pas une pince? Tahia t'as pas une règle? Coco on peut squatter ton atelier?) et de leur patience (quoi, JB, t'as besoin de ta perceuse?).




ON THE ROAD AGAIN, direction Chiloe, le long de la côte, temps superbe, on retrouve la magie des grands espaces naturels. Inauguration de notre première nuit sur la plage (rien à voir avec la station d'autoroute!) et au matin, la porte latérale s'ouvre sur une plage de sable noir aux reliefs incongrus, baignée par un océan agité. Un couple mène son troupeau de vaches au paturage, réveil peinard...







Reprise de la route avec quelques moments plus difficiles: chemin caillouteux, nids de poule, travaux, boue,... Mais le glactica tient la route jusqu'à Puerto Varas où nous retrouvons Pablo qui nous avait déjà hébergés 2 mois plus tôt, les retrouvailles sont bonnes!







Toujours aussi bornés, on décide de passer la journée du coté du volcan Ossorno que nous n'avions pas pu approcher lors de notre dernier passage faute de véhicules et de soleil. Cette fois, ON IRA! A mi chemin, c'est le voyant d'huile qui se met à clognoter dangereusement; donc on redescend 10km plus bas remettre le niveau à niveau. La seconde ascension est bien plus fructueuse, à 1400m d'altitude, la brume rend le paysage volcanique envoutant.










Le sentier des cratères nous offre des vues surprenantes.. On est seuls au monde, les pieds dans la roche volcanique et la neige; la tête dans la brume.















Après cette ascension de vainqueurs, nous poussons jusqu'aux chutes de Petrohué. Dans un vacarme sonore et une eau transparente, les saumons font du sur place.
Retour à Puerto Varas un peu difficile vu que le Galactica ne veut plus avancer!!! Vincent commence à perdre son sang froid.... On finira le trajet en dépanneuse et on passera 2 jours de plus chez Pablo, le temps de s'assurer que ce genre de petit contretemps ne se reproduise plus.

Arrivée vendredi à Castro, ile de Chiloe, où la cabana nous attend, ya juste à allumer le poêle et nous voilà chez nous.


Depuis, j'attends un signe du responsable de mon projet....
et on se la coule douce.